Les ONG belges

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Les ONG belges

NOTE DE L'ÉDITEUR: L'article qui suit constitue une description générale et une introduction aux ONG belges. La majorité des informations disponibles dans cet article sont tirées du site Web NGO-Openboek et celui d'ACODEV, qui représentent deux excellentes ressource concernant les ONG belges. Pour une liste détaillée des ONG en Belgique, veuillez vous référer à la liste de ressources All NGOs en prenant soin de sélectionner le filtre "NGOs: Belgium" sous l'option "NGO Headquarters".

Les ONG en Belgique répondent à l'appellation d'Association Sans But Lucratif (asbl) ou encore à celle d'Organisations de la Société Civile (OSV) et à celle de Vereniging zonder winstoogmerk (vzw) en néerlandais. Ces associations sont majoritairement spécialisées dans l'éducation au développement (ou éducation permanente, souvent nommée éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire) ainsi que l'aide au développement. Les ONG belges font partie du secteur non-marchand et socioculturel, et la plus grande partie d'entre elles sont de petite taille ou de taille moyenne (à l'exception des ONG internationales). L'une des choses à savoir concernant la Belgique repose dans son système complexe de communautés et de langues (les deux étant interdépendantes). Ce pays est composé de trois communautés principales : la communauté francophone, la communauté germanophone (peut regrouper ensemble à la fois le néerlandais et l'allemand) et la communauté flamande. Nous pouvons donc séparer les ONG belges en trois catégories majeures, catégories basées sur ces communautés : les ONG francophones, les ONG germanophones (incluant à la fois le néerlandais et l'allemand, mais également le flamand), et en dernier lieu, les ONG internationales et européennes dont le siège (ou l'un des bureaux régionaux) se situe en Belgique (le plus souvent à Bruxelles). Cela dit, la majorité des ONG belges sont francophones et néerlandophones.

Rôle du gouvernement belge auprès des ONG

Le gouvernement de Belgique, en particulier le ministère des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et de la Coopération au Développement, est particulièrement impliqué auprès des ONG belges et de leur travail. Par exemple, le gouvernement possède une liste de plusieurs thèmes sur lesquels doivent s'appuyer les ONG belges (agréées par le gouvernement) : les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD, aussi appelés Sustainable Development Goals ou SDG); l'aide humanitaire; la croissance inclusive; le développement social; le climat, l'environnement et les ressources naturelles; la consolidation de la société; l'éducation au développement; et enfin, le programme Digitalisation pour le développement (D4D). Afin d'atteindre ces objectifs, en particulier les ODD, la Belgique possède des ententes bilatérales spéciales avec 14 pays partenaires en Afrique subsaharienne, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient (avec une coopération prioritaire en Afrique centrale et dans la région des Grands Lacs). Ces ententes bilatérales se concentrent sur trois secteurs prioritaires : le commerce et l'économie; la paix et la sécurité; ainsi que l'environnement et le climat. Ces axes sont en effet souvent privilégiés par les ONG belges; par extension, leurs missions et objectifs reflètent ces priorités. En plus de ces accords bilatéraux, la Coopération belge au Développement tente d'atteindre ses objectifs en concluant divers partenariats avec des gouvernements dans les pays en développement, avec des organisations multilatérales, ainsi qu'avec des acteurs non gouvernementaux.

Budget des ONG belges

Les ONG belges sont financées par différents organismes ainsi que par le public. Néanmoins, la majorité de leurs revenus proviennent des autorités fédérales et des pouvoirs publics infra-fédéraux, tandis qu'une part mineure provient de sources européennes. La plus grande partie de l'aide fédérale (environ 95 %) est fournie par la DGD (Direction Générale de la Coopération au Développement), tandis que l'aide européenne provient surtout de l'Union européenne. Ainsi – et contrairement aux ONG françaises qui cherchent par tous les moyens à garder leur indépendance des gouvernements en refusant leur aide financière – les ONG belges sont étroitement reliées aux autorités fédérales et s'appuient en grande partie sur elles pour survivre. Voilà l'une des raisons pourquoi le gouvernement belge possède un rôle très important dans l'établissement des missions et des activités des ONG en Belgique.

Plates-formes et fédérations belges

Les fédérations et plates-formes en Belgique se séparent en deux catégories principales reflétant les communautés linguistiques belges et leurs ONG : les organisations néerlandaises et les organisations francophones. Les plates-formes et les fédérations sont toutefois peu nombreuses en Belgique. Les deux plates-formes ou coupoles principales sont 11.11.11 (néerlandais), c'est-à-dire la Coalition du mouvement Nord-Sud en Flandre, ainsi que le Centre national de coopération au développement (CNCD-11.11.11) (francophone). Les deux principales fédérations sont catégorisées selon le même principe : COPROGRAM, qui constitue la fédération flamande des ONG de coopération au développement, et ACODEV, représentant la fédération des associations de coopération au développement francophones et germanophones. ACODEV et COPROGRAM travaillent toujours en étroite collaboration. Les membres de ces deux fédérations sont pour la plupart reconnues par la DGD.

Contrairement aux plates-formes belges, les fédérations belges ne sont pas impliquée dans le plaidoyer ou l'éducation au développement dans le Nord, elles ne recrutent ni n'envoient de volontaires à l'international sur des missions, et elles n'organisent pas de collectes de fonds. Leur rôle est plutôt de regrouper les ONG belges sous une même vision, tout en les représentant, en les assistant et en renforçant la qualité professionnelle du secteur. D'autres ressources en lien avec la solidarité internationale sont également accessibles pour les personnes intéressées. Ces ressources peuvent être, comme c'est le cas concernant ong-livreouvert.be, des centres d'information ou sources d'information générale concernant les ONG belges de coopération au développement, ou encore des ressources gouvernementales, comme c'est le cas notamment pour la Direction Générale de la Coopération au Développement (DGCD) du Royaume de Belgique.

Situation géographique des ONG belges et pays d'intervention

La plupart des ONG belges possèdent leur siège social à Bruxelles, capitale de la Belgique, mais certaines ONG sont plutôt présentes dans d'autres villes majeures comme Namur ou Liège. Les ONG belges peuvent de plus posséder plusieurs bureaux régionaux situés dans différentes régions géographiques (et linguistiques) de la Belgique, surtout en Flandre (région néerlandophone/flamande) et en Wallonie (région francophone).

Quant à leur pays d'intervention, les ONG belges concentrent leurs activités en grande partie en Afrique et en Asie du Sud-est, et parfois en Amérique latine. Il y a une importance toute particulière apportée aux pays de l'Afrique francophone, dont une présence particulièrement concentrée dans la région des Grands Lacs, y compris en République démocratique du Congo (plus de 90 % des ONG belges possédant un mandat international interviennent dans ce pays). D'autres pays d'intervention populaires sont la Bolivie, le Cambodge, le Vietnam, les territoires palestiniens et le Maroc.

L'une des caractéristiques les plus importantes des ONG belges et de la capitale belge constitue le nombre particulièrement élevé d'ONG internationales et européennes basées en Belgique. Ces ONG internationales et européennes, majoritairement anglophones, possèdent leur siège soit à Bruxelles ou encore l'un de leurs bureaux nationaux ou régionaux dans cette ville. De surcroît, ces organisations à visée internationale ont souvent d'autres sièges ou bureaux principaux dans d'autres pays du monde, notamment aux États-Unis (New-York, Washington D.C.), au Royaume-Uni (Londres), en Afrique (RD Congo, par exemple), en Asie (Indonésie, etc.) et parfois en Suisse (Genève). Les ONG européennes présentes à Bruxelles, de leur côté, travaillent surtout dans les pays de l'Union européenne et envoient rarement des volontaires pour travailler dans les pays du Sud, bien que ces organisations peuvent être impliquées dans le développement et la solidarité internationales.

Domaines d'intervention et activités des ONG belges

Tout comme la plupart des autres ONG, les ONG en Belgique divisent leurs activités en deux secteurs principaux : le Nord et le Sud. Les ONG belges sont en fait très impliquées sur le plan de la formation et encore plus sur le plan de l'éducation au développement au Nord, en Belgique. Les activités au Nord incluent également le plaidoyer et la sensibilisation, la promotion du secteur, le travail en réseau, etc. Ces activités éducatives visent principalement les enfants et les jeunes, mais également les éducateurs, les responsables politiques, les organisations de la société civile, les médias et les autres ONG.

Les activités dans le Sud possèdent une nature différente. Elles se concentrent le plus souvent sur l'aide aux enfants, aux jeunes et aux femmes (surtout les mères). Les principaux domaines d'intervention des ONG belges dans le Sud sont la santé, l'aide d'urgence et la réhabilitation, l'éducation et l'Enseignement, l'agriculture et le secteur rural, l'infrastructure, l'environnement, l'économie et les activités génératrices de revenus, les droits humains, sociaux et culturels, et enfin, la pacification, la prévention des conflits et le processus de démocratisation. La grande majorité du temps, ces activités se déroulent dans le cadre de partenariats étroits avec des ONG ou autres organisations locales.

Travailler auprès d'une ONG belge : profils recherchés

À ce jour, le secteur des ONG belges emploie plus de 2 000 personnes et envoie environ 600 expatriés sur le terrain à chaque année. Les ONG belges présentent un nombre d'emplois et de professions assez diversifiés. Les plus grandes ONG peuvent posséder un personnel allant au-delà de 80 personnes (comme c'est le cas, par exemple, pour Médecins Sans Frontières), mais la majorité des ONG ont moins de 50 employés dans leur équipe (la moyenne se situerait aux alentours de 10 employés). Ces collaborateurs en Belgique ont des profils très diversifiés et travaillent dans des domaines comme l'administration, la comptabilité, la gestion des ressources humaines, la technologie de l'information (TI), les communications, le secrétariat, les finances, la prise en charge des levée de fonds, du plaidoyer ou d’autres domaines, etc. Quant aux employés dans le Sud, ils sont généralement embauchés localement. Le reste du personnel travaille et vit en Belgique, tandis qu'une très petite quantité de personnel est engagé en tant que volontaire de solidarité internationale (connus sous le nom d'expatriés ou encore de coopérants). Les employés au Nord sont en moyenne âgés entre 25 et 45 ans, alors que les employés au Sud (en particulier les coopérants) sont souvent âgés de moins de 25 ans. De plus en plus d'ONG belges recrutent également des expatriés qui travaillent comme salariés dans leurs pays d'intervention. Ces contrats sont souvent d'une durée d'un an avec possibilité de renouvellement.

Les ONG belges couvrent de façon générale la majorité des nécessités de base des volontaires (et des employés à l'international) qu'elles embauchent, comme la sécurité sociale, la nourriture et l'hébergement, et elles leur donne parfois même une indemnité financière mensuelle ou un petit salaire. Leurs frais de transport sont également souvent couverts. Le statut de "coopérant ONG", par exemple, concerne les personnes âgées entre 21 et 65 ans et leur garantit une allocation mensuelle d'un minimum de 525 euros et d'un maximum de 1 200 euros par mois, une sécurité sociale (assurances) complète, un remboursement au moins partiel des frais de voyage et de bagages, des allocations familiales et primes de naissance s'il y a lieu, ainsi qu'une intervention dans les frais de scolarité des enfants s'il y a lieu. Ces indemnités concernent cependant davantage les volontariats à long terme et rarement les volontariats à court terme. Les volontaires et stagiaires peuvent remplir différentes tâches, tout dépendamment des besoins de l'ONG et particulièrement du partenaire dans le pays du Sud concerné. En général, lorsque les volontaires reviennent en Belgique, ils doivent s'impliquer sur la scène de l'éducation au développement en partageant les connaissances qu'ils ont acquises au Sud.

D'autres types de volontariats deviennent également de plus en plus populaires auprès des ONG belges : stages, immersions, échanges, etc. Les ONG belges semblent en fait très intéressées à prêter main forte aux étudiants et jeunes professionnels en les aidant à développer leur carrière en développement international. Plusieurs associations sont toujours heureuses d'accueillir les étudiants stagiaires et de les aider avec leur mémoire d'études en lien avec des thèmes du développement international (en leur donnant souvent la possibilité d'aller travailler dans le Sud à cette fin). Ces étudiants étudient le plus souvent dans des disciplines telles le droit international, les relations internationales, le journalisme international, les sciences politiques, l'anthropologie sociale et culturelle, les droits de la personne, les études en résolution de conflits et migration, etc.